L’art de l’accessoire

Mon Demi Chez-Moi a un vilain défaut, il aime la pluie. A ce stade, c’est carrément la folle passion, sentiments tout à fait disproportionnés, à mon sens. Malheureusement mon influence sur les goûts désastreux de Demi Chez-Moi étant plus que limitée, je n’ai pas réussi à le convaincre qu’il se fourvoyait, et il pleut… sans arrêt… au point que Demi Chez-Moi est limite mondialement connu pour son nombre de jours de pluie annuel. On ne construit pas une ville à la place d’une forêt humide (c’est comme une forêt tropicale mais sans la chaleur) sans conséquences, me direz-vous. Ce qui m’amène à mon sujet du jour, à savoir cet accessoire fascinant qu’est le parapluie.

Histoire de limiter les risques de dissolution (certes je ne suis pas en sucre comme dirait ma maman, mais je suis sûre que même les humains ont une limite de résistance à l’eau, si si) j’ai investi dans un parapluie, noir (pour préserver mon incognito, c’est tout l’intérêt de se cacher sous une tente ambulante), et histoire d’essayer de le différencier des milliers d’autres parapluies qu’il risquait de rencontrer dans sa – espérons – longue vie, je l’ai pris avec un manche recourbé et pas en format poche, genre le style encombrant et très très classe. Comme sur la photo, mais tout noir.

C’est là où j’ai découvert quelques détails qui m’avaient jusqu’ici échappés :

- marcher avec un parapluie fermé (oui parce qu’il arrive que je sorte entre les gouttes, phénomène suffisamment rare pour être apprécié) c’est super rigolo, on peut faire tourner le parapluie autour du poignet et éborgner les piétons qui ne gardent pas une distance de sécurité élémentaire d’un mètre, ou on peut l’utiliser comme canne genre ambiance Chapeau Melon et Bottes de Cuir, c’est super classe.

- marcher avec un parapluie ouvert, c’est aussi très très rigolo, on peut au choix éborgner les gens que l’on croise (à condition de ne pas être trop grand, là on court le risque inverse – je suis plutôt grande, la vigilance est de rigueur), ou paraître très courtoise en levant élégamment le parapluie au-dessus de tout obstacle potentiel.

- le parapluie monopolise systématiquement une main, ce qui est très embêtant pour les personnes peu organisées (c’est plus joli que « pas douées », après tout) comme moi : quand je sors les clefs de ma poche tout en tenant mon sac à main et le parapluie, je commence par faire tomber mon sac, le renverse par terre, me penche pour tout ramasser, manque de faire tomber une vieille dame avec le parapluie, réussi difficilement à éviter d’érafler la voiture d’à côté avec ce même parapluie, fais tomber les clefs que j’avais finalement réussi à sortir de ma poche au prix de maintes contorsions, et me retrouve trempée de la tête au pied parce que je ne vais pas en plus réussir à rester sous ledit parapluie… Le scénario varie selon le nombre d’objets que j’essaie de porter en même temps, les objets/personnes environnantes et ma « pas-douée-itude » du moment, mais en gros ça suit à peu près toujours les mêmes grandes lignes…

- avoir un parapluie c’est comme quand on garde un enfant, ça change l’état d’esprit : c’est bien beau de le poser à l’entrée du resto, il faut penser à le récupérer, on peut le laisser jouer mais ne pas oublier de le reprendre à la sortie, sous peine de se faire appeler à la caisse centrale du supermarché pour enfant, euh non, parapluie égaré !

PS : je fais des essais pour améliorer l’apparence/style du blog, n’hésitez pas à me laisser des commentaires pour me dire ce que vous en pensez, mon sens artistique pourrait utiliser des conseils avisés :)

Comments

[ishkueu]

lamere > a condition que la personne arrive a eviter l'eborgnage/eraflage/renversage de sac sur les pieds :) Une fois dessous par contre... l'ambiance est la!

[lamere]

mdr
je crois que je vais m'acheter un parapluie!
(quoique.. je crois bien que j'en ai déjà!
bon, je vais entreprendre des fouilles chez moi.)

et puis..c'est bien pour les rencontres.
"un p'tit coin de parapluie
lalala lalali..."