En début de semaine, je suis allée au centre culturel
francophone du coin histoire de voir un peu de quoi il s’agissait, pourquoi pas
emprunter des livres ou des DVDs dans ma langue chérie, et peut-être même
rencontrer des gens. S’en est ensuit une soirée très sympa et la découverte
d’un resto français à tomber à la renverse, mais ceci est une autre histoire. Une
détail débile m’a frappé alors que je parcourais les titres des livres dans les
rayonnages : la façon de pencher la tête pour lire les titres plus
facilement m’a parue fort peu naturelle, vraiment pas du tout intuitive. A
chaque nouveau rayon je recommençais la petite danse (à la limite du
dandinement) de me pencher du mauvais côté, me redresser, déplacer mon
ordinateur, sac à dos et autre barda pour pouvoir me pencher de l’autre côté,
pour finalement arriver à déchiffrer les titres…
J’avais un peu oublié l’anecdote quand tout à l’heure je
rentre dans une librairie (anglophone, elle), et commence à lire les titres des
livres en rayon. Et là, le choc : ma tête n’avait pas à penser, elle se
penchait directement du bon côté ! Incroyable.
Une fois rentrée chez moi j’attrape un livre anglais
(acheté au Canada), un livre français (acheté en France), et bingo, les titres
sont écrits en sens inverse. Je savais bien qu’il existait des livres écrits
dans les deux sens, mais n’avais jamais fait le lien avec la langue (ou du
moins l’endroit où le livre est vendu, vu que je ne sais pas si dans quels sens
sont écrits les livres français au Québec ou les livres anglais en Angleterre
ou en France). Il fallait que je partage ma découverte incroyable, que
je ne sois pas la seule à m’extasier sur des reliures de livres!
Pour le coup, je suis bien en peine de déterminer le camp
des tordus : par défaut je dirais les canadiens, forcément, je suis
française, chauvine et de mauvaise foi, seulement ma tête se penche comme les
canadiens, ce qui ferait donc de moi une tordue. Tout à fait hors de question,
donc. Seulement si je décide que le camp français est celui qui fait tout à
l’envers, cela me rend tout aussi tordue, étant française. Et voilà, je savais
bien que la romanitude me rattraperais un jour ou l’autre…
Note : Le choix des livres photographiés pour ma
démonstration n’est absolument pas un hasard, j’ai pris grand soin de chercher
des livres un tant soit peu sérieux afin d’étaler ma grande culture. Le petit
détail étant que s’ils font bien partis de ma bibliothèque, je n’ai lu ni
l’un ni l’autre. J’en ai bien l’intention, ceci dit. Un jour.