Moving target
C’est l’histoire de petits chevaux qui se baladent sur un
damier (enfin un damier de petits chevaux, je ne sais pas s’il porte un nom
particulier) et tournent en rond, se courent après, se pourchassent, tout ça
tout ça. Et quand on les attrape, si je me souviens bien, pouf ils rentrent à
la maison et recommencent à zéro ! Et en ce moment, j’ai un peu
l’impression de vivre des petits chevaux grandeur nature côté boulot, je
bosse je bosse je bosse, tout est organisé, prévu, pile poil et je peux presque
me croire à jour, et pouf on me touche l’épaule, retour à la case départ, et on
recommence ! C’est pas mal, d’une part c’est un excellent exercice pour la
santé (Respire, respire, je t’ai dit respire), ensuite ça améliore
considérablement les capacités de résistance aux chocs (quand j’aurais eu
tendance à réagir avec un grand cri du
style « aaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhh mmmmmmmeeeeeeeuuuuuuhhhhhhh
nnnnnnnnnnnooooonnnnnnnnnn », maintenant j’ai l’air presque blasé et dis
très calmement « ah ? tiens donc »), et puis ça permet de
relativiser : non la Terre ne s’arrête pas de tourner, il n’y a pas de
grand trou qui s’ouvre dans le sol pour m’avaler toute crue (mais toute
habillée – il fallait que je précise, bizarrement crue et habillée ça me
paraissait contradictoire), et en fin de compte les choses se mettent en place
quand même.