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Petits riens essentiels
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3 mai 2007

Manifestation protestationniste

Je crois que je vais manifester. Enfin dès que je serais un peu réveillée et que j’aurais trouvé trois grammes d’énergie, parce que là, à la minute présente, je ne crois pas que ça soit une option envisageable pour des considérations bassement physiques (voire mécaniques : mon cerveau étant encore en plein sommeil profond, il a perdu le signal destiné à motiver mes muscles et, par extension, mouvoir mes membres, la situation est grave). Donc dès que je m’extirpe de ce brouillard hypnotisant où une voix dans le lointain me répète « dors, dors, dors, ferme tes yeux, juste une minute, dors… », je manifeste.

Non seulement je me lève bien trop tôt, ce qui est assez traumatisant (ai-je besoin de le préciser, les mots parleraient presque d’eux-même) mais en plus, quand j’arrive enfin au bureau, le drame absolu : le café n’est pas prêt. Et là, c’est la fin. C’est presque aussi cruel que de m’offrir un joli oreiller blanc bien moëlleux enrubanné de rouge. Une fois découverte l’étendue de la catastrophe, il faut que je récupère tous les morceaux qui m’en sont tombés, sous le choc, mobilise toute mon énergie pour pousser le bouton magique - mais trop bête pour s’appuyer tout seul 10 minutes avant que j’arrive ce qui n’est pourtant pas beaucoup demander, reparte l’air décontracté et détaché (le guilleret étant au-dessus de mes capacités, celui-ci n’émerge que vers 10h du matin, au bas mot) vers mon bureau (m’accrocher à la machine en guettant chaque goutte avec avidité est un tantinet exagéré, m’a-t-on dit), attende le temps nécessaire et suffisant pour que cette machine d’une lenteur insoutenable finisse enfin de remplir le pot de café, et reparte vers la machine ma tasse à la main - et toujours l’air léger et insousciant, ce qui n’est pas simple.

L’épreuve ultime est lorsque que quelqu’un a le malheur de se trouver devant le pot de café une fois que j’y arrive. Il aurait quand même pu arriver 10 minutes plus tôt pour pousser le bouton lui-même, mais non, et en plus il monopolise la machine que j’ai moi-même mise en marche à la suite d’un ensemble d’efforts surhumains ! Il me faut alors ne pas le piétiner sauvagement pour atteindre la machine, sourire et dire bonjour avec l’air réveillé, serein, et frais du matin, et attendre gentiment que mon tour arrive de récolter la dose liquide nécessaire à ma transformation en pseudo être humain.

Alors c’est décidé, je manifeste. Que quelqu’un se dévoue pour pousser le bouton avant que j’arrive, ou je révèle ma vraie nature.

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