Applaudissements s’il vous
plaît, voici mon troisième (et dernier, tout du moins pour l’instant – et à ma
connaissance) défi de réalisé. Je dois cet honneur à Aphykit, qui s’est
elle-même fort bien prêtée au jeu. Il fût fort délicat, et me prit bien
longtemps.
L’idée paraît simple :
prendre son œil en photo. Jusqu’ici ça va. Seulement un œil en photo, ça n’est
guère amusant comme ça tout nu, il faut bien l’habiller un petit peu. Et puis
pour une fois que j’ai une excuse pour faire joujou avec du maquillage (pas
celui de ma maman elle est trop loin, il a fallu que je me rabatte sur le
mien), je ne vais pas la laisser passer. Et, cerise sur le gâteau, il ne faut
qu’un œil, je peux donc consacrer tous mes efforts à peaufiner l’œuvre unique
sur l’œil élu (le gauche, je le trouve plus facile à prendre en photo – oui
parce que les deux yeux ne sont pas aussi photogéniques l’un que l’autre, et ne
se prêtent pas aussi bien à la pause, il a fallu passer par la dure face de
sélection du seul et de l’unique) tout en dédaignant soigneusement ma vieille
ennemie, la symétrie.
Une fois l’œuvre (que je me
garderais bien d’appeler d’art) réalisée, il a fallu la prendre en photo. Je
suis d’ailleurs un peu déçue, j’ai eu beau mettre quinze million de couches de
fards en tout genre, ça reste très correct, j’aurais dû sortir l’arme fatale,
le crayon noir, histoire d’effrayer les petits enfants qui passent par ici.
Alors pour une photo correcte, tout plein de paramètres sont à prendre en
compte : l’éclairage, le cadrage, l’angle, le degré d’ouverture de l’œil
en question, la direction du regard, la quantité de blanc de l’œil par rapport
à la pupille, tout ça tout ça. Je me suis concentrée sur le cadrage, vu que
faire en sorte que l’œil en question soit sur la photo a requis toute mon
énergie et me paru bien suffisant.
La photo une fois faite, il a
fallu la recadrer – on a dit un œil, tout ce qui dépasse passe à la trappe,
c’est tout ! Seulement le cadre étant rectangulaire (j’ai essayé l’ovale,
un désastre) et l’œil ne se prêtant guère aux angles, il a fallu trouver plein
de compromis entre la quantité de sourcil que l’on pouvait voir dans l’angle
droit et l’angle gauche, la quantité de pommette, de nez, de tempe… Tout ça pour
en conclure qu’un œil tout seul a un intérêt assez limité. On a beau dédaigner
le nez, les sourcils, les pommettes et les tempes, ils jouent pourtant un rôle
primordial dans la mise en valeur de l’œil. C’était ma réflexion philosophique
du jour.
Toujours est-il que le défi
est relevé, mon œil gauche clignote tout seul et ne voit plus rien vu qu’il a
décidé de bouder les flashs, mon œil droit rigole bien et dit à mon gauche que
c’est le prix à payer pour un court moment de gloire (de la jalousie pure
et mesquine, tout ça), et je n’ai plus qu’à séparer les combattants en
démaquillant tout ça. En attendant, le défi est relevé !
Je crois devoir le passer à
quatre personnes, seulement je vais me défiler pour une troisième fois, vu que
j’ai regardé tellement d’yeux dans le blanc de l’œil ces dernières minutes que
je ne peux imposer ce calvaire à personne. Ceci dit, surtout, si ça vous tente
allez-y, ça m’amuserait énormément de voir (et de lire) les résultats !!!