Depuis que je suis rentrée à Demi Chez-Moi, j’essaye de
me réhabituer à mon bureau déserté depuis si longtemps… Je n’ai pas changé
d’entreprise, seulement j’étais prêtée à une boîte par ma propre boîte (en
gros), et me voilà donc de retour dans ma conserve d’appellation contrôlée. Et
je découvre avec un étonnement parfois amusé (quand j’arrive à prendre le recul
nécessaire et vital à toute vie en entreprise, à mon humble avis) les poissons
qui s’agitent dans la conserve en question. Je commence tout juste à lever le
nez du guidon, après un bon mois de retour au bureau, et arrive enfin à rire de
tous ces aspects politiques qui sont parfois véritablement épuisants.
Ce matin par exemple, nous avions notre réunion
hebdomadaire, et le spectacle des gorilles se frappant le torse le plus fort
possible pour effrayer les autres et montrer que bien sûr
même-que-c’est-eux-les-plus-forts-et-puis-c’est-tout-c’est-comme-ça était fort
sympathique. Il faut simplement garder en mémoire que jouer au singe ébouriffé
peut-être contagieux, ce qui est un effet secondaire tout à fait indésirable.
C’est facilement curable (tant que l’on ne laisse pas le parasite s’installer
trop confortablement) et de multiples façons différentes : le coup de pied
aux fesses (peut-être administré par un tiers ou par soi-même) un classique
imparable, les week-ends bien chargés qui vident la tête, les dîners avec des
amis, la loupe pour observer tout ça, le sommeil et le recul, et puis
l’ingrédient vital, le rire… Et le sourire. Qui se teinterait parfois d’ironie,
si l’on n’y prenait pas garde.