Il va falloir apprendre à l’inventeur de la langue
anglaise à compter. C’est décidé. De là à faire une généralité qui impliquerait
que les français savent compter et non les anglais, il n’y a qu’un pas que je
ne me risquerai pas à franchir (ils m’ont suffisamment démontré le contraire,
j’y reviendrais) même si c’est fort tentant.
Ce n’est pourtant pas si compliqué :
On dit un
pantalon, parce que même si on a deux jambes, on ne met qu’un vêtement censé
mettre en valeur son auguste postérieur, satisfaire tous les critères sociaux
définissant la décence et donc, l’indécence, et avoir chaud pendant les longues
soirées d’hiver - ou d’été. Pourquoi diable les grands faiseurs de la langue
anglaise sont allés dégoter « a
pair of pants », qui deviennent
bien évidemment « pants »
dans la langue courante, allez savoir. Etant bien entendu terriblement
influençable, je me mets à dire « mes jeans », ce qui est pour le
moins frustrant. Grumblblblbl.
On pourrait croire que c’est tout simplement une
idiosyncrasie anglaise que d’aimer le pluriel, seulement point du tout, on ne
dit pas des cheveux mais « hair ». Tout
simplement. Au singulier. Parce qu’au pluriel, ils deviennent des poils,
malheureux. Personne n’a jamais un unique cheveu, que je sache. Même quand on
devient chauve, franchement celui qui réussit à conserver un cheveu, un seul,
il est super fort. D’aucuns argueront sans doute qu’on ne peut les compter ce
qui expliquerait que l’on définisse l’ensemble et non l’individualité,
seulement c’est accorder bien peu d’importance aux cheveux que de les réduire
au même niveau qu’un tas de sable. Je n’arrive toujours pas à m’y faire et
continue tranquillement à avoir une tête poilue quand je suis au Canada, mais
tout plein de cheveux quand je suis en France.
D’ailleurs quand j’y pense, ça doit être un homme qui a inventé la langue anglaise : sur-évaluer les pantalons, et sous-évaluer
les cheveux. Ça y est, je crois que j’ai l’explication.