Aventure parmi les aventures aujourd’hui : j’ai mis
une jupe. Il m’arrive de temps en temps (en moyenne une fois par an, environ)
de mettre une jupe quand je sors, mais au bureau, la moyenne descend dans des
abysses difficilement imaginables. La dernière fois que j’ai tenté de mettre
une jupe au bureau j’ai tenu une demi-heure avant d’aller enfiler un pantalon
(que j’avais bien pris soin de mettre dans mon sac, pas folle). D’un autre côté
j’avais tenté la jupe sans collant vu qu’on était en plein été, mais étant
terriblement frileuse et la climatisation fonctionnant beaucoup trop bien à mon
goût, la tentative était perdue d’avance.
Aujourd’hui deuxième essai donc, et beaucoup mieux
préparé. Collant bien opaque, chaussures à talons mais pas trop pour éviter la
démarche ‘grue perchée sur échasses qui n’a pas compris que le genou était fait
pour se plier’ particulièrement sexy, et jupe. Et bien c’est une victoire sans
doute possible, je suis toujours en jupe à 11h du matin. Olé.
Le croisement et décroisement de jambes alors que mon
bureau était bondé de messieurs très respectables (et pas tout jeunes) fût
périlleux, mais réussi. Le réflexe
difficilement contrôlable du geste vérifiant que la jupe est bien là où elle
doit être commence doucement à se faire plus discret (mais reste présent, la
terreur de la jupe remontée ou coincée dans le collant ne peut tout à fait être
vaincue – et je ne suis pas convaincue qu’il soit vraiment souhaitable de la
vaincre). Les courants d’air sont supportables. Le collant, mon ennemi
personnel, est relativement coopératif (voui parce que les collants ça tombe ce
qui est très désagréable et moche vu que ça plisse sur les pieds, ça file, ça
coupe le ventre ce qui est aussi fort désagréable, et du surcroît peu
esthétique, ça colle à la jupe – ou l’inverse, bref c’est le diable incarné).
Braver l’adversité et les obstacles innombrables liés à
la fille-itude s’est avéré payant… je crois que je pourrais même m’y
habituer. Parfois.