Comment traduire « I should have known
better ». Grave question. J’imagine que ce qui se
rapproche le plus du sens, c’est « J’aurais dû le savoir ». Je
n’étais pas partie pour disséquer tous les mérites du thème et de la version,
seulement cette expression anglophone m’est passée par la tête au moment où je
m’apprêtais à relater mes dernières aventures palpitantes, allez savoir.
Après une étude de marché particulièrement poussée (il
a fallu que je prenne des mesures, étudie les modèles, compare les prix,
réfléchisse, recompare les modèles et les mesures, évalue mes besoins, tout ça
tout ça) j’ai finalement décidé du modèle d’armoire que je voulais acheter. Ça
fait deux ans que j’habite dans cet appart’ (par intermittence, il est vrai),
il est temps que je le meuble. Et que je passe du mode « campement le plus
organisé possible mais bordélique quand même parce que difficile de faire
autrement ou du moins c’est plus facile d’accuser le manque de placards que mes
gènes, encore eux » au mode « waow, comme c’est bien rangé et
organisé, c’est un vrai plaisir de rentrer dans cet appartement! ».
Transition qui passe par un savant mélange d’hémorragie du portefeuille, de
réflexions, de portage, de puzzle en trois dimensions pour faire rentrer une
armoire ou une bibliothèque dans une mini voiture pleine de bonne volonté, de
montage, de rangeage, de pestage, de bleus sur les pieds, j’en passe et des
meilleures.
Ainsi donc, après avoir décidé de l’armoire élue parmi
les armoires, je me dirige, pleine de bonnes résolutions, vers mon grand ami le
suédois. Et là, catastrophe : le magasin est en grève! Après la piscine,
les ramasseurs de poubelle, les bibliothécaires, voici venu le tour des
suédois. Toutes mes bonnes résolutions se sont évanouies en grèves…