Est-ce qu’un an et demi
d’aller-retours tiennent dans deux valises de 23 kg chacune maximum ?
Je n’étais guère optimiste et
me voyais déjà poster des cartons et des cartons de fringues, seulement après
une après-midi à ranger, on dirait que le pronostic est favorable. Evidemment
je triche, je ne compte pas les dossiers du bureau que je vais faire envoyer de
bureau à bureau, tant qu’à faire, éviter de me trimballer des cartons ultra
lourds me convient fort bien. Et je ne compte pas les objets abandonnés
derrière moi comme la montagne de tupperware dans laquelle j’avais investi pour
pouvoir me sustenter au bureau, le ventilateur qui a le malheur d’être bien
trop énorme pour ma valise, ou les flacons remplaçables et de peu d’intérêt
comme dissolvant, fin de dentifrice et compagnie. Pas de pitié, on sabre, on
sabre.
J’ai bien dû déménager 10 ou
20 fois dans les 10 dernières années, d’abord en France puis au Canada, où le
record était un déménagement tous les quatre mois. Et bien je déteste toujours
autant ça ! Je deviens une vraie pro des valises par contre, quand il me
fallait une semaine d’atermoiements et lamentations en tout genre il y a
quelques années, maintenant hop hop en deux heures c’est fait, même quand il
s’agit de remballer trois semaines de vacances avec cadeaux de Noël, gateaux
secs sélectionnés avec amour et conserves de patés de canard.
Bon là ce n’est pas un vrai
déménagement dans le sens où je n’ai pas de meubles à porter à dos de tortue,
mais tout de même, c’en est un dans le sens où je ne peux rien oublier, puisque
je pars pour de bon. En tout cas je fais comme ci. Et puis l’appeler
« déménagement » me permet de justifier quelques lamentations,
tout de suite ça en vaut la peine !