Tire la langue et fais « aaaaahhhhh »

Je suis allée à la visite médicale aujourd’hui. Oui oui, la bonne vieille visite médicale comme on les aime, avec tout le tintouin, comme celles que j’avais à l’école quand j’étais petite. Je me suis d’ailleurs bien amusée à lire les lettres sur le panneau à l’autre bout de la salle : on cache un œil, F E Z R L etc, on cache l’autre œil, et c’est la mémoire qui prend le relais vu que l’œil droit triche toujours et vient au secours de l’œil gauche en prévenant le cerveau. Alors l’œil gauche répète fidèlement F E Z R L etc, ce n’est pas à un vieux singe que l’on apprend à faire des grimaces, ni à un œil que l’on apprend à lire. Rien à voir, mais la phrase me plaisait bien.

Enfin le véritable sujet révolutionnaire dont je voulais parler, c’était la radio du thorax. J’ai horreur des radios du thorax, c’est un des rares moments où j’adorerais être un garçon… Me balader torse nu pour aller me coller à une planche complètement et inhumainement glacée n’est pas du tout, mais alors pas du tout plaisant. J’y vais donc en traînant des pieds et à reculons, et en regrettant terriblement de ne pas être accompagnée d’un souffre-douleur à qui je pourrais raconter tous mes malheurs, quand l’assistante me donne l’objet qui changea ma vie : une blouse médicale jetable. Ce n’est pas le vêtement le plus flatteur que je connaisse, seulement la perspective de traverser le cabinet radiologique tout en étant à peu près décente me l’a fait trouver presque joli. Mais surtout, surtout, quand le technicien ne me l’a pas fait enlever quand il s’est agi de m’aplatir contre la planche, j’ai bien failli l’embrasser. Enfin une fois la radio faite, j’avais trop peur qu’il change d’avis. Les blouses médicales sont mon nouvel objet fétiche.

La radio du thorax est maintenant à la traîne derrière les prises de sang dans le classement des procédures médicales pénibles, ce classement retrouve enfin un semblant de logique !