Interlude pacifiquesque
Histoire de ne pas faillir à ma réputation de jet-setteuse internationale,
me voilà de retour à Paris après deux semaines passées dans ma petite ville de
bord de mer préférée. Oui oui, j’ai nommé mon Demi-Chez Moi de la côte Ouest
canadienne. Séjour éclair de deux semaines pendant lesquels j’ai accompli ce
que je ferais normalement en trois mois minimum, étant une fervente adepte du
principe « une mission par jour ». Et vu qu’on bosse chaque jour, ça
ne laisse que le week-end ou presque. Et comme le week-end, se lever, s’habiller
et se doucher (dans les grands jours) sont des exploits en soi, le sentiment d’auto-satisfaction
devant le devoir accompli arrive généralement sans trop d’efforts.
J’ai donc réussi à casser ma voiture, la réparer (enfin plus exactement à
donner tout plein de jolis billets de toutes les couleurs à un monsieur par
ailleurs charmant pour qu’il la guérisse), casser mon ordinateur, le réparer
(enfin plus exactement à demander à un charmant monsieur du service
informatique de le réanimer), à aller dire bonjour aux américains d’à côté pour
officialiser mon statut d’extra-terrestre, à voir tout plein d’amis, à faire du
bateau (et puis un vrai avec trois coques, il paraitrait que les unijambistes
seraient des usurpateurs), à mettre tout mon petit chez-moi en boîte pour
rendre sa liberté à mon gentil appart’ qui commençait à s’ennuyer ferme, etc,
etc, etc.
Faire le grand écart au-dessus de l’atlantique (et d’un continent) est tout
un art, je vous assure. Ceci dit, j’ai maintenant acquis le statut très
recherché de couch-surfeuse, que demander de plus.