Petit bilan (II)
(...)
De retour dans ce joli pays qu’est la France, le choc est
rude. Les premières semaines, on continue gaillardement à s’enthousiasmer sur
son travail, ses collègues, son appartement, les embouteillages, les gens qui
râlent dans le métro, les grises mines qui nous entourent… Et puis l’énergie
des lunettes roses commence doucement à faire défaut, être la seule à se
concentrer sur les éléments positifs fatigue, la quinzième remarque dans le
style de « de tout façon, râler c’est dans mes gènes » énerve. Et on
découvre qu’on accueille toute idée un tant soit peu novatrice d’un « ça
ne fonctionnera jamais et puis de toute façon c’est nul et si ça marche c’est
parce qu’on est tous débiles » fracassant… La métamorphose est achevée.
Il est un peu facile de tout mettre sur le dos de mes
compatriotes. La culture et le contexte professionnel sont certainement des
facteurs importants mais ce ne sont pas les seuls responsables, les événements
de cette dernière année ayant été particulièrement difficiles.
Ce bilan étant un peu tristoune, à moi de renverser la tendance. Je suis convaincue que nous sommes tous acteurs mais aussi scénaristes de nos vies, jusqu’à un certain point et surtout en fonction des cartes qui nous sont distribuées. A moi d’aller chercher la bonne humeur et la joie de vivre, où qu’elles soient ! Que la quête commence…