Mérites comparés de quelques heures et d’un récipient
Après une journée comme on préfèrerait les éviter, une de celles où on se dit que décidément quitter son lit n’était guère sage, que vraiment il ne faut pas avoir les idées claires le matin pour quitter son cocon tout chaud et douillet pour sortir affronter les températures glaciales, tout ça pour se retrouver immergée en milieu hostile pendant tout plein d’heures, une de ces journées où chaque minute qui passe rajoute un échelon à la pile qui s’accumulait déjà sur le coin du bureau, sans pour autant diminuer le tas d’à côté, bref, une de ces journées que l’on pourrait qualifier sans peine de lundi pourri (Claude, Claude, où donc est passé ton « Lundi au soleil » nom de nom – voui, c’est là où j’en suis réduite, fichtre). Tout ça pour dire qu’après cette journée que je me suis empressée d’abréger, je rentre, traînant des pieds (plus la force de les soulever, et puis ça fait des traces dans la neige, c’est rigolo), ouvre machinalement ma boîte aux lettres (la vraie de vraie, celle pour laquelle il faut une vraie clef dans une vraie porte avec une vraie boîte exposée au vrai vent et au vrai froid), et que vois-je ?! Du courrier. De celui qui fait chaud au cœur, même par -30 (et pas une facture qui fait bondir d’horrification, ça aussi ça fait chaud au cœur mais c’est dangereux pour la santé, je déconseille vivement). Alors voilà, une simple enveloppe a suffit à effacer une journée pourrie. C’est quand même joli, non, le pouvoir d’une boîte aux lettres…