Oooouuuiiiii, j’l’ai
fait ! Ça y est, 1000 bornes dans les pattes (ou dans les roues), tout ça
pour une nuit à l’hôtel, et 8 heures précieuses et bien remplies…
Départ vendredi à 16 heures en
sortant du travail, et roule… roule… roule… C’est la troisième fois que je vais
à Edmonton : la première on était deux chauffeurs et on s’est partagé la
conduite et l’animation fort équitablement, la deuxième j’étais seule
conductrice mais j’avais un charmant co-pilote / photographe à vocation ratée /
gentil animateur / DJ / conversationneur de talent, et pour cette troisième
fois, de plous en plous difficile, ma compagnie (ainsi que celle de mes doigts
de pieds toujours fidèles au rendez-vous) devait me suffire.
J’ai eu l’idée (que j’ai cru
de génie) d’écouter le coffret de Bach que je n’ai pas encore complètement
apprivoisé. Sitôt dit sitôt fait, voilà l’Oratorio de Noël dans le lecteur, et
en avant. Fatale erreur. Mon raisonnement était pourtant infaillible :
c’est joyeux, Noël, tout le monde est content, c’est un temps de réjouissance
et de fêtes, on devrait logiquement avoir tout plein de bzing boums trépidants,
de chœurs enthousiasmants, bref, de la musique qui réveille et donne le
sourire. Et bien pas du tout. Je crois que c’est la partie
« Oratorio » qui m’a légèrement échappée, il me semble que c’est
calme et intime, un Oratorio, et en tout cas celui-ci l’était très clairement.
Au bout de la 33ème piste du premier CD et après avoir répété en
boucle « je ne craquerai pas, je l’écouterais jusqu’au bout »… j’ai
craqué. Je ne suis pas très fière de moi, c’est mal, c’est très mal, toutefois
je maintiens que l’Oratorio de Noël de Bach n’est PAS de la musique de road
trip.
Après cette expérience presque
désastreuse et avec encore quantité de kilomètres à parcourir, je tente
l’exploration des ondes fm et am (sans discrimination). Nulle Part n’est pas
trop trop mal desservi, seulement entre Nulle Part et Edmonton on passe par des
zones encore plus isolées et perdues, et la seule station que j’ai réussi à capter
(et j’ai bien cherché, non mais vraiment) c’est celle qui donne les
statistiques agricoles : rendement des moissons en fonction du temps des
semences, projection du prix de la récolte, évolution du prix de l’essence,
tout ça tout ça. Et entre les comptes-rendus, de la musique country. Après Bach
ça fait un léger choc, mais ça a eu l’avantage de me secouer un petit peu, le
temps que ma ‘tite voiture et moi arrivions dans une zone plus peuplée en ondes
hertziennes.