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Petits riens essentiels
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22 février 2009

Grumph

Puisque je suis dans ma phase centrée autour du nombril de mon chien – cela change du mien, remarquez, ce n’est peut-être pas plus mal, continuons gaiement. La bête a maintenant le bassin en plusieurs morceaux, la reconstruction passant par une phase complètement barbare de destruction massive (et contrairement à d’autres lieux et à mon grand dam, les armes étaient bien présentes dans le cabinet du véto). Elle est donc complètement handicapée, avec la moitié du bassin complètement rasé et couvert de bétadine, de gros pansements et surtout une patte toute frêle puisque dépoilée et qu’elle garde soigneusement en l’air. Difficile de ne pas voir que la bête est en sale état, donc. Comme en plus elle reste complètement immobile sur ses trois pattes tant elle a mal, et que donc tout déplacement passe par mes bras, même le passant le plus bigleux et tête en l’air ne peut rater l’incongruité de la situation.

Et c’est là où l’être humain me surprend un fois de plus par sa capacité indescriptible à ignorer tout ce qui pourrait potentiellement le déranger, ou mettre un peu de désordre sans sa petite vie bien organisée. Depuis hier, 80 personnes sur 100 ont évité l’obstacle – à savoir ma personne bien carrée devant Triple-Patte pour éviter toute bousculade malvenue. Le tout sans un regard, sans un sourire, sans une remarque, nous n’existions pas. Sauf pour les 2 ou 3 qui ont changé de trottoir parce qu’ils/elles avaient trop peur des chiens. De mon chien estropié incapable de faire plus de 3 pas. Mais bien sûr.

10 personnes ont fait un sourire avec un regard plein de compassion montrant qu’ils n’étaient pas indifférents et avaient bien vu que cela n’allait pas très fort.

8 personnes ont manqué de me rentrer dedans alors que j’avais le chien dans les bras au risque de bousculer la patte fragile, et m’ont donc forcée à me plaquer contre le mur pour éviter qu’ils n’abiment encore plus mon p’tit chien pourtant suffisamment esquinté comme ça.

1 personne bien connue du quartier que la vie a un peu oubliée dans la distribution de neurones a recommencé ses « guili guili mais n’aie pas peur petit chien mais oh oui t’es mignonne mais t’es blessée oh la la » avec la ferme intention de caresser la patte malade (depuis que je la croise, j’ai développé un certain talent à mettre une grande distance entre cette personne et ma bestiole à une vitesse prodigieuse).

Et 1 personne, je dis bien 1 seule s’est arrêtée pour me proposer son aide. Une vieille dame qui regarde 30 millions d’amis, me dit-elle, et comprend donc beaucoup de choses (je n’ai pas eu le temps d’élucider ce qu’elle avait compris, entre nous soit dit), et qui a eu la gentillesse de me dire que c’était fou de voir de quoi les animaux arrivaient à se remettre. C’est plus ou moins adapté à la situation mais je dois dire qu’avoir enfin un mot encourageant d’un passant inconnu est franchement sympathique.

Pour finir sur une note un peu moins aigrie face à l’humanité toute entière, une de mes voisines a eu quelques mots très sympathiques, et surtout un fort charmant jeune homme croisé chez le vétérinaire a été particulièrement gentil et attentionné. Tout n’est pas perdu !

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